La Côte d'Ivoire, la plus grande économie de l'Afrique de l'Ouest francophone, a repris vie sous la présidence d'Alassane Ouattara, le grand favori pour remporter un second mandat lors des élections du 25 octobre. Et à première vue, les Français, ses anciens maîtres coloniaux, sont partout.
Les différents projets dans la ville d’Abidjan
A Abidjan, un nouveau pont lagunaire permet d'éviter l'encombrement du centre-ville. Le géant français de la construction Bouygues l'a construit et est partenaire de l'opération de construction du tramway d'Abidjan. Bolloré, qui exploite le port à conteneurs, a signé un accord pour la gestion d'un deuxième terminal qui est actuellement en construction. Les détaillants Carrefour et FNAC ouvrent leurs portes. Le Sofitel a rénové le vénérable Hôtel Ivoire. Air France assure le vol Paris-Abidjan avec le gigantesque Airbus A380. Le monde a accueilli un sommet d'Abidjan avec Thomas Piketty.
Cette activité reflète un regain d'intérêt pour une économie de 25 millions d'habitants dotée de l'une des meilleures infrastructures d'Afrique de l'Ouest. Une décennie de stagnation et de conflit qui s'est terminée en 2011 a cédé la place à une croissance du PIB de 8% à 10%. La Côte d'Ivoire a été saluée par le FMI et a fait un grand bond en avant dans le classement "Doing Business" de la Banque mondiale.
Pour plus d'informations sur la Cote d'Ivoire aussi visitez ce lien : https://www.afriksoir.net/category/politique/
Le lien français se poursuit avec Ouattara lui-même, un ancien haut fonctionnaire du FMI qui est un ami de Nicolas Sarkozy et d'autres membres de l'élite française. Son épouse Dominique, vue lors de rassemblements portant un pagne aux couleurs de campagne de son mari, est française. C'est un contraste avec son prédécesseur Laurent Gbagbo, qui a dénoncé l'impérialisme français (bien que son gouvernement ait encore conclu de nombreux accords avec des entreprises françaises), et que les forces françaises ont contribué à déloger en avril 2011, après avoir refusé d'admettre sa défaite lors du vote de novembre 2010.
Pourtant, si la position française de Ouattara fait écho à celle de son mentor - le premier président du pays, Félix Houphouët-Boigny, qui a gouverné depuis l'indépendance en 1960 jusqu'à sa mort en 1993 - Ouattara a également rompu avec le scénario. Loin de traiter uniquement avec la France, il a ouvert les portes à de nouveaux investisseurs.
La Chine finance et réalise l'expansion cruciale du port d'Abidjan. Le Coréen Dongsang est partenaire du projet de métro léger. Une société tunisienne a dirigé un important projet de prolongement de l'autoroute. Le groupe turc Yildirim lance des taxis nautiques. Une entreprise koweïtienne a obtenu le contrat pour la logistique aéroportuaire. Les investissements marocains sont en expansion, portés par les liens de Ouattara avec le roi Mohammed VI, dont le père, Hassan II, était proche de Houphouët-Boigny.
Une économie en pleine croissance en Afrique de l’ouest
Dans l'agriculture, où la Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial de cacao et un grand producteur de coton, caoutchouc, palmier à huile et plus encore, des géants mondiaux comme Cargill sont établis de longue date. L'Olam de Singapour a la Côte d'Ivoire sur le point de dépasser l'Inde en tant que premier producteur de noix de cajou. L'exploitation minière prend de l'expansion, en partie grâce à la mine d'or Tongon de Randgold, cotée à Londres.
Oui, la France conserve un avantage en Côte d'Ivoire, avec des affinités politiques, une langue commune, des similitudes juridiques et un réseau de liens commerciaux individuels. Pourtant, les deux parties pensent à l'avenir. La Côte d'Ivoire diversifie ses liens économiques. Les intérêts français regardent au-delà de la Côte d'Ivoire et d'autres pays francophones vers de nouvelles affaires au Ghana et au Nigeria.
En effet, certains perdants de la dynamique de croissance de la Côte d'Ivoire sont français : les expatriés de longue date qui vivent dans le pays depuis des décennies et qui constituent une grande partie de son secteur des petites entreprises. Le crédit onéreux, dû en partie à l'ancrage fixe de la monnaie régionale à l'euro, au franc CFA et à la politique conservatrice de la banque centrale régionale, rend difficile pour les petites entreprises sous-capitalisées du pays d'obtenir leur part du gâteau en expansion.
Aider ces petites entreprises à participer à la croissance sera l'une des tâches de M. Ouattara au cours de son deuxième mandat, dans le cadre d'un défi plus vaste de développement social et de création d'emplois. En attendant, l'essor de la Côte d'Ivoire est synonyme d'opportunités pour les investisseurs étrangers du monde entier, et pas seulement pour la France, mais aussi pour les partenaires locaux ayant les bonnes relations politiques.
En savoir plus aussi : https://labidjannais.tumblr.com/post/185886078479/une-brève-histoire-de-la-côte-divoire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire